Soutenir la mobilité professionnelle des salariés à L’Etape

Découvrez le parcours d’E, éducatrice spécialisée à L’Etape, dans la protection de l’enfance. Désormais, elle travaille au SAMSAH, dans le champ du handicap.

Dans quel service travaillais-tu ?

Depuis 7 ans, je travaillais au SEMA, service de L’Etape Jeunes qui héberge et accompagne des adolescents placés dans le cadre de la protection de l’enfance. J’y avais fait mon dernier stage d’éducatrice spécialisée en 2014. Puis des remplacements avant un CDI.

Dans quel service travailles-tu, depuis combien de temps ?

Désormais, je travaille au SAMSAH « Ile de Nantes » depuis juin 2021. Le « SAMSAH », Service d’Accompagnement Médico-Social pour les Adultes en situation de Handicap psychique, accueille et accompagne des adultes fragilisés par des troubles psychiques.

J’ai commencé par un CDD de 3 mois, puis des petits remplacements successifs de 15 jours (pendant six mois) et maintenant je suis en CDI. J’avais déjà postulé 2 fois sur des postes et demandé à faire un stage par comparaison de 15 jours.

Pourquoi souhaitais-tu changer de service à L’Etape ?

Après plusieurs années, il y avait de l’usure professionnelle : le collectif, le rappel du cadre en permanence dans la protection de l’enfance qui génère des situations conflictuelles avec les jeunes. Le COVID avait aussi « éclaté » l’équipe. L’équipe était chouette, mais on sait dès le départ qu’on n’y reste pas 10 ans, c’est dit clairement par le chef de service et les collègues plus anciens.

Le chef de service et le directeur savaient que je postulais au SAMSAH. J’étais encouragée et soutenue dans cette volonté-là. Je ne me sentais pas culpabilisée de « lâcher le bateau », d’un service qui avait du mal à recruter.

Les chefs de service et les directeurs du SEMA et du SAMSAH étaient en lien autour de mon projet d’évolution, ce qui a facilité ma démarche.

Pourquoi voulais-tu rejoindre le SAMSAH ? 

Depuis ma formation d’éducatrice spécialisée, et même avant, je suis très intéressée par les pathologies psychiques. Quand je travaillais au SEMA, ce sont déjà les jeunes avec ce type de profil qui suscitaient le plus mon intérêt. La question de la folie m’anime dans le travail. Cette question est très présente au SAMSAH.

Ce qui me plaisait aussi au SAMSAH, c’est que l’accompagnement part de la demande des personnes. La singularité de chacun est respectée afin de proposer un accompagnement qui réponde au plus près à cette demande.

Il y a aussi une réflexion d’équipe importante. On échange beaucoup, même de manière informelle entre deux rdv. La question de la clinique très présente. Et puis l’équipe pluridisciplinaire, c’est une vraie ressource ! Il y a une CESF (conseillère en économie sociale familiale), une assistante sociale, une monitrice éducatrice, un aide médico-psychologique, une éducatrice spécialisée, trois infirmier.ères (de milieux professionnels différents), un psychiatre, une psychologue, une médecin généraliste, un chef de service, une secrétaire. Ca fonctionne bien, on voit bien la complémentarité de nos métiers.

Ma connaissance de la protection de l’enfance, de l’adolescence a pu être utile. D’autant plus qu’on reçoit de plus en plus de jeunes qui arrivent de la Protection de l’enfance, ou des jeunes adultes avec des comportements adolescents. Je connais la question de la posture, des rapports avec les parents, du fonctionnement de l’Aide sociale à l’enfance, les partenaires, les services de protection de l’enfance de L’Etape (PHARE, ADJINA, l’UFP) et d’ailleurs.

Il y a vraiment des ponts intéressants à faire entre nos services, on n’est pas une très grosse asso, c’est une vraie chance !

J’ai toujours trouvé ça intéressant d’avoir une vue globale du fonctionnement des associations dans lesquelles je travaillais ou militais, c’est aussi pourquoi j’étais au CSE (conseil économique et social) et administratrice des CEMEA.-

En quoi cette mobilité interne t’a apporté quelque chose ?

En changeant de service, j’ai pu :

  • Retrouver du bien- être au travail car j’étais fatiguée au SEMA, et de la motivation,
  • Découvrir des nouvelles choses, des collègues,
  • Travailler avec un terrain vaste en psychopathologie. Ce qui m’a permis de faire des liens avec mes études de psychologie.
  • Trouver une ouverture,
  • Changer de rythme : ne pas travailler tard le soir et tôt le matin, des horaires réguliers (je dors mieux). Je trouve un nouvel équilibre vie perso/ vie pro.

Enfin, comment donner envie à un.e salarié.e d’essayer une mobilité interne ?

On a le droit de commencer à être fatigué.e dans un poste… A L’Etape, on peut demander à changer de poste, et c’est souvent soutenu par nos cadres. Même si le changement peut faire peur, c’est bénéfique de changer d’air. On fait un travail pas facile, psychiquement prenant. Il ne faut pas culpabiliser de partir, de laisser l’équipe, les jeunes. Pour bien travailler avec les personnes qu’on accompagne, je pense qu’il est nécessaire de savoir aussi penser à son propre bien- être.

La volonté de bouger est entendue par la Direction mais parfois, ce n’est pas possible (pas le bon timing, pas de poste disponible…). Alors, il ne faut pas trop attendre pour faire la demande, car ça peut prendre du temps ! Il ne faut pas hésiter non plus à demander à faire des stages par comparaison, que ce soit à L’Etape ou ailleurs.

Septembre 2022

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